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Dans nos vies quotidiennes résonnent fréquemment des moments de stress, de tension, de douleur, de difficulté ou même des simples petits instants de faiblesse... L'esprit et le corps sont alors mis à contribution et ont souvent du mal à tout absorber. Dans ces circonstances, il est parfois compliqué de trouver des solutions immédiates et opérationnelles.
Grâce à une grande écoute et à l'utilisation de techniques variées agissant sur le confort mental et sur le bien être physique, je vous propose de mettre en oeuvre avec vous un programme adapté à vos besoins ponctuels ou réguliers.
Ces solutions s'adressent aussi bien aux adultes qu'aux enfants Elles sont sans risque et adaptées aux besoins de chacun. Mes coordonnées figurent sur cette page. Prenons rendez vous et évoquons vos préoccupations ensemble.
En attendant, ce blog - outil d'échange et de partage - est une fenêtre sur l'actualité émotionnelle du monde qui nous entoure; il vous apportera également des indications régulières sur le sens de ma démarche... Bonne lecture et à trés vite.
Julie

Actualité Sophrologie

mardi 22 novembre 2011

Pourquoi les femmes pleurent-elles ?

Pourquoi les femmes pleurent-elles ?
Source : www.twitpic.com

Pour en finir avec les faux exemples sur le féminisme aux Etats-Unis

Un homme et une femme ne peuvent pas prendre l'ascenseur ensemble. La porte d'un bureau doit toujours être ouverte. On ne peut pas avoir de relations sexuelles entre collègues. Les clichés français sur les rapports hommes/femmes outre-Atlantique sont faux.

Une femme dans un ascenseur à Londres, en 2006. REUTERS/Toby Melville
- Une femme dans un ascenseur à Londres, en 2006. REUTERS/Toby Melville -
Quand on commence à parler de féminisme aux Etats-Unis, certains commentateurs ont une réponse toute prête: de toutes façons là-bas, les hommes évitent de monter dans un ascenseur seuls avec une femme de peur de se faire accuser de harcèlement sexuel... Est-ce qu'on veut vraiment vivre dans une telle société? Depuis l'affaire DSK et les débats qu'elle a engendrés, ce commentaire apparaît régulièrement au bas d'articles sur les sites du Nouvel Observateur LibérationLe FigaroLes Echos, ou encore Slate.fr.
La fable de l'ascenseur se retrouvait cet été sous la plume de Pascal Bruckner dans Le Monde («ne pas prendre l'ascenseur seul avec l'une d'elles»), ainsi que dans des articles a priori sérieux comme une liste des «six impairs à éviter aux Etats-Unis» publiée par L'Entreprise.com(«un homme ne doit pas rester seul avec une femme dans un ascenseur») ou encore un éditorial de La Tribune qui se demandait en mai dernier: «À l'instar des pays anglo-saxons, un manager sera-t-il contraint demain de toujours laisser la porte de son bureau ouverte, principalement lorsqu'il y reçoit une femme? Évitera-t-il de monter dans un ascenseur avec une femme seule?»
Répétez cette histoire aux Etats-Unis, et personne ne comprendra de quoi vous parlez. Non, les hommes américains ne voient pas les passagères d'ascenseur comme des accusatrices en puissance. On pourrait d'ailleurs rétorquer que la grande majorité des ascenseurs sont dotés de caméras, ce qui devrait calmer toutes ces supposées mythomanes (difficile de mentir quand il y a une preuve vidéo).
Tout cela a probablement commencé par une plaisanterie, avant de devenir un pseudo argument pour ridiculiser les féministes, notamment utilisé cet été par le journaliste Michel Crépu 
«Une certaine Mrs. Scott, autorité du féminisme américain qu'il est impossible de croiser dans l'ascenseur sans en sortir coupable.» 

Si la lutte contre le sexisme mène à de telles absurdités, alors faisons bien attention avant d'essayer de changer les choses! Telle est la logique du mythe de l'ascenseur. Pourtant en France, on est encore bien loin des réactions excessives. Le sénateur-maire Jacques Mahéas condamné en 2009 pour agression sexuelle sur une employée municipale s'en est tiré avec une amende, et n'a été poussé à démissionner du PS que dans le climat post-14 mai.
On peut aussi lire les témoignages qui fleurissent désormais sur des sites comme Le.Dire et Vie de Meuf, ou encore dans cet article de Libération. Nombreuses sont celles qui finissent par chercher un autre travail plutôt que de confronter l'homme qui les harcèle.
Il est vrai qu'aux Etats-Unis, montrer des seins nus dans un film mène souvent à une interdiction aux moins de 13 ans, et que faire du topless est interdit sur la plupart des plages. Mais est-ce que cela veut dire que les femmes doivent porter des tenues strictes au travail, comme le laisse penser l'article de L'Entreprise («chemisiers boutonnés jusqu'au cou») ou celui de Bruckner («éviter les tenues trop seyantes»)?
Absolument pas. En général, les critiques de l'Amérique puritaine mettent beaucoup de choses qui n'ont rien à voir dans le même sac: les pasteurs qui défendent l'abstinence, la rareté des plages nudistes et les lois contre le harcèlement sexuel. Une liste qui permet selon eux d'en déduire que tout conspire à réprimer l'érotisme.
En ce qui concerne l'idée selon laquelle les hommes ne doivent pas fermer la porte quand ils sont seuls avec une femme, on est de nouveau dans l'erreur.

Pas de bureau fermé?

«Je n'ai jamais entendu dire qu'il ne fallait pas être dans un bureau fermé avec un homme», explique Manuelle Charbonneau, une Française qui travaille en Californie dans le secteur des ressources humaines. En tant que coach qui conseille des cadres, elle passe son temps à avoir des discussions confidentielles avec des hommes dans des pièces fermées.
A l'université, il est vrai que certains professeurs laissent la porte de leur bureau ouverte, mais il ne s'agit pas d'une règle officielle, contrairement à ce que dit Bruckner qui décrit un climat de peur dans lequel les conversations entre professeur et élève sont enregistrées. La sensibilisation au harcèlement sexuel est certes importante à la fac, mais elle ne mène pas nécessairement à de la paranoïa. «En plus de sept ans à Columbia et à Berkeley, je n'ai jamais entendu de plainte, ni directement, ni autour de moi», explique Emmanuel Letouzé, un économiste et dessinateur français installé aux Etats-Unis.
Le harcèlement est conçu dans le droit américain comme une forme de discrimination, et le but de la loi n'est pas la promotion de la pudibonderie. On comprend mieux cette approche juridique si on explore les autres formes de harcèlement qui sont aussi prises très au sérieux.
Si un de vos collègues se moquait systématiquement de vos origines chinoises, ou de votre homosexualité et que cela rendait votre journée de travail invivable, on serait aussi dans une situation de harcèlement. La loi permet aussi aux hommes de poursuivre des femmes (ou d'autres hommes) pour harcèlement sexuel, ce qu'ils font dans environ 16% des cas.
Aux Etats-Unis, la défense des «droits civiques» –et les poursuites judiciaires qui en découlent– est utilisée depuis les années 1960 comme un moyen de corriger les inégalités. Ce n'est pas un système parfait, et il n'agit pas assez efficacement contre les inégalités sociales, mais il n'est pas le fait de législateurs qui veulent extirper l'érotisme de la société.

Coucheries et tromperies

Contrairement à ce que laisse entendre le papier de L'Entreprise, une blague ou une remarque ne suffisent pas à déclencher une procédure juridique. C'est écrit noir sur blanc sur le site de la commission pour l'égalité des chances (EEOC) et la jurisprudence le confirme:
«La loi n'interdit pas les plaisanteries, les commentaires ou les incidents isolés... le harcèlement est illégal quand il est si fréquent et sévère qu'il crée un environnement hostile.»
De plus, les fausses accusations sont lourdement punies. La commission fédérale qui s'était associée à deux plaignantes dans un cas de harcèlement sexuel contre un cabinet d'avocat de Californie a dû payer un million de dollars à l'entreprise quand il s'est avéré que les accusations étaient infondées et que l'enquête avait été mal menée.
Dans l'article de La Tribune, l'éditorialiste va même jusqu'à évoquer des restaurants d'entreprise avec espaces homme/femme séparés pour bien montrer les excès du puritanisme américain. Quelles compagnies pratiquent cela? Pas d'exemples disponibles. Aux Etats-Unis, personne n'en a entendu parler. Une journaliste du Wall Street Journal spécialiste du monde du travail pense qu’il est possible que certaines femmes se rassemblent entre elles de manière informelle pour manger, mais qu’il est presque impossible que ce soit l’employeur qui établisse des frontières.
De même, affirmer comme le fait Bruckner, que les employés américains «doivent s'engager à ne pas nouer de relations intimes entre collègues à moins de les conclure par un mariage» est complètement faux.
Un jeune Français qui travaille dans une start-up à New York parle de couples qui se sont formés au travail «sans que cela ne dérange personne», et Emmanuel Letouzé évoque les «coucheries et tromperies entre collègues» à la fac.

Est-ce si difficile de faire la différence?

Ce faux exemple est particulièrement trompeur car il laisse penser que les patrons veulent interdire la sexualité de leurs employés. Or ce qui intéresse la direction, c'est que les relations intimes ne dégénèrent pas en abus de pouvoir ou chantage, car s'il apparaît que les responsables ont laissé le climat se détériorer, c'est la compagnie qui devra payer des dédommagements.
Est-il si difficile de voir la nuance entre répression puritaine et lutte contre l'abus de pouvoir? Si Martine aime regarder des films pornographiques chez elle, très bien. Si son patron lui envoie systématiquement des images porno et lui pose des questions sur sa vie sexuelle, il devient difficile pour elle de continuer à travailler sereinement.
Une certaine critique française des dispositifs contre le harcèlement sexuel aux Etats-Unis est d'ailleurs assez proche du discours conservateur américain. Le sénateur Rand Paul, membre du Tea Party, réagissait récemment aux accusations de harcèlement sexuelcontre le candidat républicain Herman Cain en déplorant que «les gens hésitent maintenant à faire des blagues au travail», une description exagérée qui est très répétée en France.
On est loin de cette «alliance du féminisme et de la droite républicaine»dont parle Bruckner. En fait, le seul terrain sur lequel on trouve une convergence (pour des motifs différents) est celui de la critique de la pornographie. Lorsqu'une proposition de loi anti-porno avait été proposée au Congrès (sans aboutir) en 1991, le projet était soutenu par des conservateurs religieux et par certaines associations féministes, même si d'autres y étaient opposées.
En ce qui concerne la façon dont les Etats-Unis luttent contre les discriminations contre les femmes, on préfère souvent en France s'arrêter à un flou artistique, et les inexactitudes sont répétées tranquillement. Certes, cette approche juridique n’est pas une panacée, et elle n’a pas permis d'obtenir l'égalité salariale absolue, ni des congés maternité adéquats.
Par contre, elle a permis aux femmes d'être prises au sérieux au travail. La journaliste du New York Times Gail Collins se souvient d’un changement d’ambiance rapide dans les années 1970, lorsque les remarques du style «t'es de mauvaise humeur parce que t'as tes règles?» se sont fait plus rares. L'évolution culturelle avait été accélérée par le droit.
D'accord pour débattre des limites de l’approche américaine, mais pas en parlant de bureaux et de facs où le flirt est hors-la-loi. Fini d'utiliser le mythe de l'ascenseur pour discréditer le féminisme.
Claire Levenson
Source : www.slate.fr

lundi 21 novembre 2011

LES ANTI-OXYDANTS DANS NOTRE ASSIETTE = ANTI-STRESS, ANTI-CANCER &LONGÉVITÉ

Heure
samedi 26 novembre · 10:00 - 12:30

Lieu
La Station des Sens - 14 rue de la Raffinerie - DIJON

Créé par :



"Optez pour les anti-oxydants, clés de la longévité et prévention anti-cancer".
Une épice à consommer quotidiennement : le curcuma ; un puissant anti-inflammatoire de couleur orangée (aussi appelé safran des pauvres) qui est utilisé en Inde, en Chine au Tibet et au Moyen-Orient depuis plus de 2 000 ans. Le curcuma associé au poivre noir multiplie par 2 000 l'absorption par l'organisme du curcuma. L'idéal est de l'associé à l'huile d'olive ou de colza, afin de multiplier ses propriétés anti-oxydantes.
Le chou et plus largement les légumes crucifères ainsi que ceux riches en carotènes sont aussi à privilégier... mais aussi les épices, le gingembre, le soja, les herbes, ail, oignons, thé vert... Et c'est en consommant cette combinaison d'aliments, jour après jour, qui concoure à préserver notre santé !
Les végétaux ont des propriétés anti-oxydantes pour se protéger de l'humidité et des rayons du soleil (les anti-oxydants empêchent la "rouille" cellulaire de se former lorsque les fragiles mécanismes de la cellule sont exposés aux propriétés corrosives de l'oxygène).
Ces aliments qui fonctionnement comme des médicaments sont appelés "alicaments".
Pour en savoir plus, inscrivez-vous à l'atelier du 26 novembre qui se déroulera à Dijon :
14 rue de la Raffinerie, à la Station des Sens
Contactez Gilles Delanoë, naturopathe au 06 07 87 37 25 ou Nathalie Seguin au 06 75 604 910.
Cours, réalisation d'une recette, conseils en naturopathie = 55 € avec utilisation uniquement de produits bio offerts par Terres Bio d'Ahuy. Travail en binôme et chacun ramène à la maison ce qu'il a préparé. Super votre déjeuner du samedi sera tout prêt et vous n'aurez-plus qu'à le faire réchauffer !!!
Nombre de places limitées : 12 personnes
Vous pouvez également offrir cet atelier à une personne de votre entourage, grâce à un bon cadeau

Les hommes sont plutôt câlins, les femmes plutôt sexe. Foutaises

De l'imprécision des études sur la sexualité humaine.

Un couple s'enlace Sabrina Campagna via Flickr CC License by
Un couple s'enlace Sabrina Campagna via Flickr CC License by -
Depuis la fondation du Kinsey Institute (un centre de recherche américain sur la sexualité), les conservateurs ne cessent de l’accuser d’être un instrument de dépravationet de mener des croisades anti-chasteté.
Mais voilà que la dernière étude de cet institut est présentée comme un hymne aux valeurs familiales. Selon les médias, cette étude, publiée dans la revue Archives of Sexual Behavior, montre que la promiscuité sexuelle rend triste, que l’engagement rend heureux, et que les hommes préfèrent l’amour et les câlins. Y a-t-il du vrai là-dedans? Observons les chiffres.
1.Les hommes aiment les câlins. C’est ce qui a le plus retenu l’attention des médias. «Les hommes ont davantage besoin de câlins que les femmes», titre par exemple le L.A. Weekly. «Ce sont les mecs qui préfèrent les câlins», affirme de son côté MSNBC. «Les câlins sont la clé des relations heureuses... pour les hommes», souligne encore CBS News.
Je n’en mettrais pas ma main à couper. L’étude n’a pas mesuré les besoins et les aspirations de chacun. Et sur la question des câlins, la différence entre les hommes et les femmes était en fait faible.
Les hommes dont les relations se caractérisaient par un nombre important de bisous et de câlins étaient environ 12% de plus que les autres hommes à se dire heureux dans leur couple (voir le tableau 6).Dave Johns, un de mes collègues de Slate, en est un parfait exemple. Les femmes souvent câlinées et embrassées étaient, elles, 9% de plus que les autres femmes à se dire heureuses dans leur couple.
Si dans les articles qui ont été publiés, il semble y avoir un fossé entre les hommes et les femmes sur cette question du câlin, c’est parce que leurs auteurs combinent dans leur analyse les câlins et les caresses. Ils soulignent que ces deux éléments – que le communiqué de presse de l’institut résume sous le mot «tendresse» - augmentent la probabilité de se dire heureux dans son couple à peu près deux fois plus chez les hommes que chez les femmes.
Mais dans le questionnaire utilisé pour l’étude, les «caresses» relèvent de la sphère sexuelle. On vous demande combien de fois vous avez été sexuellement «touché» et caressé par votre partenaire. (Voir le tableau 1). C’est plus que de la tendresse. Un bisou, ce n’est qu’un bisou, mais une cuisse c’est une cuisse.
D’autre part, alors que dans le questionnaire, les caresses viennent du partenaire de la personne interrogée, le câlin est formulé comme une activité mutuelle: «Mon partenaire et moi nous embrassons et nous câlinons l’un l’autre». Quand les hommes qui se disent heureux dans leur couple câlinent leur partenaire, c’est donc peut-être parfois la conséquence de leur bonheur, pas la cause.
2.Rester longtemps ensemble rend heureux. Selon le communiqué de presse, «plus les personnes interrogées étaient ensemble depuis longtemps, plus elles se disaient heureuses – hommes comme femmes»Les médias en ont quasi tous déduit que les «hommes et les femmes sont d’autant plus heureux dans leur couple qu’ils sont ensemble depuis longtemps». Aucune de ces affirmations n’est strictement vraie. Chez les femmes, le niveau de bonheur moyen décline durant les 15 premières années de la relation et ne commence à remonter qu’à partir de la vingtième année. (Voir la figure 1).
Les enfants pourraient expliquer en partie cela – 90% des couples interrogés en avaient. Mais la question la plus épineuse est: pourquoi, chez les femmes, la courbe du bonheur dans le couple décline pendant 15 ans, mais pas la courbe de la satisfaction sexuelle?
Souvenez-vous que cette étude porte sur les couples. Si votre relation se détériore et que vous vous séparez ou divorcez, vous ne faites plus partie de l’échantillon. A mesure que les couples comme le votre sortent du champ d’étude, la population interrogée devient donc, en moyenne, de plus en plus heureuse.
Observons le tableau des divorces du Bureau du recensement américain. Environ 40% des mariages se terminent avant la quarantième année – la moitié de ceux-ci échouent avant la quinzième année, l’autre moitié après. (Voir le tableau 2 du rapport du Bureau du recensement.) Quinze ans, c’est donc grosso modo le moment où le divorce moyen intervient. Et c’est à ce moment que la courbe du bonheur dans le couple commence à remonter pour les femmes.
La courbe de la satisfaction sexuelle est différente. Elle augmente pour les femmes tout au long de leur relation. (Voir la figure 3.)
Mais est-ce parce que les relations sexuelles s’améliorent, comme en a déduit le Los Angeles Times, ou parce que les femmes deviennent plus faciles à satisfaire?
Selon l’étude, une femme a 40% de chances d’être sexuellement satisfaite la première année de sa relation, 86% la quarantième année.
Après 40 ans de mariage, les femmes sont toutes ménopausées. En résumé, les femmes sont donc d’autant plus satisfaites que leur libido diminue et que leur partenaire vieillit. «Il se peut que la satisfaction des femmes augmente avec le temps parce que leurs attentes changent», admet l’auteur qui a coordonné l’étude, Julia Heiman, qui dirige le Kinsey Institute.
3.La promiscuité sexuelle rend malheureux. Les auteurs expliquent que «plus les hommes ont eu de partenaires dans leur vie, moins ils sont susceptibles d’être satisfaits sexuellement». Dans les dents, les coureurs de jupon! «Désolé Charlie Sheen», glousse un journaliste.
Mais cette étude ne concerne ni les hommes célibataires ne les jeunes mariés. Elle porte sur les couples ensemble depuis longtemps.
Les hommes interrogés avaient entre 39 et 70 ans, l’âge médian étant de 55 ans. Il ne s’agissait donc pas d’étudier les hommes dans leur période de chasse, mais leur satisfaction ultérieure, une fois engagés dans une relation, par rapport à leur phase de chasse.
Plus ils étaient heureux à l’époque –plus ils étaient satisfaits sexuellement– moins ils ont de chances d’être satisfaits dans la vie sexuelle monogame dans laquelle ils sont désormais confinés. Est-ce alors un réquisitoire contre la promiscuité sexuelle ou contre la monogamie?
On peut aussi interpréter les choses dans l’autre sens: les hommes qui changent de partenaire se comportent ainsi parce qu’ils sont difficiles à satisfaire. Ils sont donc encore moins satisfaits une fois engagés.
«La recherche de meilleures partenaires ou de meilleures expériences sexuelles peut s’expliquer par un manque de satisfaction», remarque l’auteur. «Mais avoir plus de partenaires peut aussi venir d’exigences différentes, issues d’une plus grand expérience.» Ou, pour le dire moins joliment, des exigences supérieures.
4.Les hommes qui se préoccupent du plaisir de leur partenaire sont plus heureux. Selon les auteurs, «les hommes qui tenaient le plus à ce que leur partenaire atteigne l’orgasme étaient aussi ceux qui se disaient les plus heureux dans leur relation de couple». Mais on n’a pas demandé aux hommes de l’étude si l’orgasme de leur partenaire comptait pour eux. On leur a posé une question légèrement différente: «A quel point le fait que votre partenaire atteigne l’orgasme est-il important lorsque vous avez une relation sexuelle?»
Pour les hommes, qui ont compris qu’il s’agissait d’évaluer l’importance, la réponse était évidente. Tout le monde le sait, vous êtes supposé dire que votre partenaire est importante. Sur une échelle de 1 à 10, où 10 marque l’importance maximum, les femmes ont estimé à 7,96 l’importance de l’orgasme de leur partenaire, les hommes à 8,53. (Voir le tableau 2.)
Pourquoi certains ont-ils donné une évaluation inférieure à 10? Peut-être parce qu’ils estimaient que la satisfaction de leur partenaire n’est pas si importante.
Mais plus probablement parce qu’ils minimisaient l’importance de l’orgasme en général. La décomposition des résultats hommes/femmes confirme cette hypothèse: alors que les femmes étaient moins nombreuses à dire que l’orgasme de leur partenaire était important, elles étaient aussi moins à estimer que leur propre orgasme comptait.
Pourquoi minimiseriez-vous l’importance de l’orgasme? Peut-être parce que votre partenaire éprouve des difficultés à l’atteindre, à cause de l’âge, de la santé ou d’un autre facteur. C’est si le cas, c’est sans doute cette difficulté sous-jacente qui explique que vous êtes moins satisfait de votre relation, pas le fait que vous n’ayez pas donné un «10» à l’importance du plaisir de votre femme.
Le lien de causalité peut aussi être inversé, comme pour les câlins: plus vous êtes heureux avec votre femme, plus vous vous préoccupez de son plaisir.
5.Les hommes veulent de l’amour, les femmes du sexe. «Un sondage montre que les hommes ont besoin de câlins et que les femmes aiment le sexe», titre le magazine Time. «Les hommes cherchent les câlins, les femmes la satisfaction sexuelle», trouve-t-on du côté du Boston Globe.«La satisfaction sexuelle est plus importante pour les femmes», explique MSNBC.
Mais l’étude ne mesure pas ce que les femmes aiment ou cherchent. Elle mesure leur degré de satisfaction. Plus d’hommes que de femmes s’estiment heureux dans leur couple, alors que plus de femmes que d’hommes se disent satisfaites de leur vie sexuelle. Ce qui ne signifie pas que les femmes accordent plus d’importance au sexe, cela pourrait en fait vouloir dire le contraire.
Explications. Dans des études précédentes, les auteurs avaient conclu que «les hommes se disaient habituellement plus satisfaits par leur vie sexuelle que les femmes, et, ce, peu importe le contexte socioculturel.»Ce que cette étude ne confirme pas.
En quoi est-elle différente? «C’est la première étude internationale sur des individus en couple qui se concentre sur des hommes et des femmes d’âge avancé, ensemble depuis une durée médiane de 25 ans». Bref, les hommes et les femmes interrogés étaient tous engagés dans des relations longue durée.
Supposons qu’en moyenne, les hommes accordent plus d’importance au sexe que les femmes, alors que les femmes accordent plus d’importance à l’amour que les hommes. Célibataires, les hommes auraient donc plus tendance à rechercher le sexe que les femmes, et donc plus tendance à obtenir ce qu’ils veulent. Ils seraient donc plus susceptibles de s’estimer satisfaits sur le plan sexuel.
Mais si nous enfermons ces mêmes hommes et femmes dans des relations exclusives, le résultat est différent. Dans chaque couple, le plus petit dénominateur commun l’emporte. L’homme ne peut avoir plus de sexe que la femme ne veut lui en donner. Celle-ci ne peut avoir plus d’amour que l’homme ne lui en donne.
Résultat: un taux plus élevé de satisfaction sexuelle chez les femmes que chez les hommes, et un niveau de satisfaction de la relation de couple plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Alors même que les premières accordent plus d’importance à l’amour et les seconds au sexe.
Chacune des théories que j’ai exposées ici peuvent être remises en cause. Mes interprétations cyniques des chiffres pourraient ne pas résister à un examen approfondi. Mais je pense que l’interprétation toute rose des médias n’y résisterait pas non plus. L’amour et le sexe sont bien trop compliqués. Les hommes et les femmes aussi.
Par William Saletan
Traduit par Aurélie Blondel
Source : www.slate.fr

dimanche 13 novembre 2011

Soignez-vous par le vin: le grand retour des vins médecins

L’ouvrage du mystérieux «Docteur Maury», best-seller des années 1970-80, vient d’être réédité. Il devrait être interdit.

Des bouteilles de vin à Vinitaly, en 2009 à Vérone. REUTERS/Alessandro Garofalo
- Des bouteilles de vin à Vinitaly, en 2009 à Vérone. REUTERS/Alessandro Garofalo -
Une centaine de pages pour une quinzaine d’euros. Avec en prime le célèbre bandeau (rouge) de l’édition rappelant (en lettres minuscules) que «l’abus d’alcool est dangereux pour la santé». Le tout est signé du «Docteur Maury». Clin d’œil aux maury, vins bien trop méconnus d'une appellation des Pyrénées-Orientales? Patronyme véritable précédé d’un titre décerné par la Faculté?
La question se pose comme dans le cas de l’abbé Soury: le Dr Maury a-t-il ou non existé? Jadis, la question n’aurait eu aucun sens. Jadis, c’était bien avant la loi Evin (1991), avant même le premier rapport sur la question remis par le Pr Jean Bernard à Jacques Barrot. Enfant d’Yssingeaux (Haute-Loire), figure française de la Démocratie chrétienne, ce dernier était alors ministre de la Santé et de la sécurité sociale. Et la santé publique commençait à faire parler d’elle.
Nous parlons là d’un temps où la gauche n’avait, sous la Ve République, jamais été au pouvoir. En ces temps, le fléau de l’alcoolisme sévissait déjà de longue date. Pour autant, les boissons alcooliques n’étaient pas maudites et les vins étaient encore bénis. C’était le temps rêvé du Dr Maury, pas encore celui du Dr House.
Consciente de ce drame sanitaire, la France avait tôt commencé à agir. Souvent en vain. Elle avait certes pris ses distances avec les absinthes et les vins tenus pour neurotoxiques car issus de quelques cépages hybrides post-phylloxériques comme le noah.
Mais les bouilleurs de crus jouissaient toujours de leur privilège; et loi Evin ou pas, les boissons alcooliques industrielles et étrangères n’allaient pas tarder à déferler  dans l’Hexagone, à grand renfort de publicité. Bientôt, les vignerons français ne sauraient plus à quels saints se vouer, bientôt apparaîtraient les pré-mix pour les plus jeunes, les «alcoolisations paroxystiques intermittentes» (binge drinkingqui vont avec et plus généralement les alcoolisations à la manière anglo-saxonne. Mais tout ceci est une autre histoire.

«Le vin, ce soleil en bouteille»

C’est en 1974 que paraît, aux Editions du Jour, la première version deSoignez-vous par le vin. L’éditeur Jean-Pierre Delarge reprend l’affaire en 1978. Gros et planétaire succès, jamais démenti; du moins jusqu’à la loi Evin. Et c’est cet ouvrage devenu coquetterie d’amateur (introuvable, la première édition se vend à prix d’or) que l’on va retrouver grâce à NiL éditions. Dès l’introduction, la rengaine semble nous parvenir d’un autre temps:
«Il est de bon ton en notre époque de progrès où nous avons le rare privilège de vivre et au nom d’une conception de l’hygiène et de la diététique, de condamner sans appel le jus de la treille; on le rend maintenant responsable d’une infinité de maux, à commencer par l’alcoolisme pour finir par l’augmentation de la criminalité et des accidents de la route; et pourtant Dieu sait si l’on a jamais, dans toute l’histoire de l’humanité, consommé autant d’eaux minérales et de jus de fruits qu’aujourd’hui; tracts, conférences aussi doctes qu’ennuyeuses, exposés radiophoniques, images télévisées, commentaires de savants personnages à la triste figure, ne nous sont guère épargnés pour nous prouver par a+b la nocivité du vin, ce soleil en bouteille, et ses incidences fâcheuses aussi bien sur le corps que pour l’esprit.»
Pour un peu, on en redemanderait:
«Toutes ces campagnes anti-œnologiques n’empêchent pas que l’eau actuellement en service pour la boisson est de plus en plus polluée et indigeste et, d’autre part, que l’emploi habituel de produits toxiques véritables, stupéfiants, hallucinogènes, médicaments dits “tranquillisants” et autres crus de la même origine, connaît à l’heure actuelle une faveur de plus en plus grande auprès du public, sans que personne s’en émeuve le moins du monde.»
Nous étions au lendemain de mai 1968 et le Dr Maury ignorait que bientôt la science ne ferait plus de différences entre les différentes boissons alcooliques, classant le Clos de Tart et d’Yquem au rang de la vodka soviétique frelatée. Il ignorait aussi, circonstance aggravante, qu’avant la fin du siècle les boissons alcooliques ne seraient plus distinguées des autres substances psychotropes induisant des addictions massives.

Ballonnements, hypertensions, obésité...

Pour l’heure, il avait trouvait son angle d’attaque. Non seulement la consommation (raisonnable) des vins (de qualité) n’étaient pas de nature à ruiner la santé mais ils pouvaient aider à la recouvrer. D’où son formidable et double abécédaire où les régions des appellations d’origine contrôlée (françaises) deviennent objet de prescription pour une (ou plusieurs) affection(s) bien connue(s) des mortels. A la partie«Lexique médical des grands crus», les «indications vineuses»précèdent l’«index thérapeutique».  
L’inégalité règne. Trois occurrences seulement pour l’Alsace (ballonnements, flatulence abdominale, hypertension artérielle) et une trentaine pour Bordeaux, des allergies (tendance aux) à urticaires(tendance aux). Cinq pour le Sancerrois (dont l’hypertension artérielleet l’obésité) pour deux aux Côtes-du-Rhône avec mention particulière au Châteauneuf-du-Pâpe: déminéralisation.
Bien évidemment, de long discours développent l’indispensable modération, la nécessaire qualité et, plus généralement, la possibilité de réunir l’utile à l’agréable.  
Aérophagie? Champagne (sec ou brut) et ses vertus naturellement euphorisantes à la dose (conseillées) de deux flûtes par repas.
Ménopause? Bordeaux de la région du Médoc; deux verres (à Bordeaux) par repas. Pourquoi? L’explication donnée vaut à elle seule l’achat du livre.
Urates? Gros-plant!
Diarrhées? Beaujolais (jeune)!
Vieillesse? Vins de la région d’Aloxe-Corton.
Une lecture rigoureuse des lois en vigueur sur la publicité et sur la sécurité sanitaire des produits de santé permettrait d’interdire à la vente une telle incitation à la consommation alcoolique et thérapeutique. Rien ne dit que cela ne sera pas tenté.
Tout cela prête à rire, bien sûr. Au point que l’on en vient à songer que l’auteur pourrait bien se moquer ici et des vins comme des malades. Quoi qu’il en soit, nous sommes dans le vraisemblable; et aussi curieux que cela puisse être aujourd’hui, l’époque n’est pas si lointaine où assimiler le vin à une boisson alcoolique tenait du blasphème, l’abstinence du péché mortel. Et la réédition de «l’incroyable best-seller des années 1970» (éditeur dixit) vient à sa manière éclairer la symbolique que peuvent jouer les vins et les alcools.

Le Paradoxe français

La croisade anti-alcoolique et les priorités données à la santé publique ont pris de nouvelles formes. Aussi cette symbolique s’est-elle déplacée. L’intérêt de certaines catégories socioprofessionnelles aisées pour le vin ne se dément pas; avec son corollaire: le nombre des vignerons cédant aux commerciales sirènes du tout bio enfle de manière exponentielle.
Il faut aussi compter avec le Paradoxe français et les vertus des antioxydants. Hors-alcool, c’est la vigne et les raisins non fermentés qui, aux frontières de la cosmétologie, de la vinothérapie et des caudalies, génèrent des profits insoupçonnés. Jusqu’à d’improbables mariages, sur les rives de la Loire, entre la sophrologie, la sensorialitéet les vins naturels.
Vivant, le Dr Maury multiplierait aujourd’hui les saisons de son chef d’œuvre. Au fait qui était-il? Sur l'Internet, on retrouve la trace d'un auteur prolifique qui lui ressemble: l’homme a surfé sur la bière, les tisanes, les plantes, les oligo-éléments; sans oublier les rhumatismes, les maladies des nerfs et l’homéopathie. NiL éditions précise qu'Emmérik-Adrien Maury serait diplômé de la Faculté de médecine de Paris où il aurait soutenu sa thèse en 1928. Médecin résident au Royal Homeopatic Hospital de Londres, il se serait consacré dès 1931 à l’homéopathie et à l’acupuncture.
En épitaphe de l’ouvrage, les responsables de NiL éditions écrivent:
«Malgré nos recherches auprès des différents éditeurs ou agents littéraires liés à cet ouvrage, et une annonce publiée dans Livre Hebdo, nous n’avons pu retrouver la trace du docteur Maury ou de ses ayants droit. Nous espérons que cette réédition leur permettra de se faire connaître. La porte de NiL éditions leur est ouverte. Et, mœurs de l’édition d’aujourd’hui obligent, nous leur proposerons un café ou un verre d’eau plutôt qu’un ballon de sancerre ou de médoc.»
Les mœurs des amateurs de vins ne changeant guère, Slate.fr se doit d’apporter –gratuitement– un correctif: si la chose est tolérable (quoique) pour les sauvignons du Sancerrois, imaginer (sans même passer à l’acte) que l’on puisse servir du médoc dans un ballon est un péché sans rémission.
Jean-Yves Nau
Source : www.slate.fr

mercredi 9 novembre 2011

Le corps a ses raisons que la raison connaît si mal

Nouvelles lumières sur les effets organiques du mariage, du divorce, de la satisfaction conjugale et d’un quart d’heure quotidien d’activité physique.

Un défilé de Point de Mariage Victor Fraile / Reuters
- Un défilé de Point de Mariage Victor Fraile / Reuters -
 La psychanalyse et ses fulgurances nous avaient éclairés; la science médicale et psychologique le confirme. Il faut étendre au corps entier la formidable Pensée de Blaise Pascal, celle (souvenez-vous !) concernant l’abîme qui sépare la raison raisonnante du plus sentimental de nos muscles: la pompe cardiaque.
Trois études dont les résultats viennent d’être rendus publics témoignent ainsi de l’impact que peut avoir, sur l’organisme humain dans son ensemble, des facteurs aussi différents que le mariage, le divorce la satisfaction conjugale voire une activité physique réduite à son strict minimum quotidien. Résumés.

I. Du bonheur conjugal et du pontage coronarien

La première des trois études vient d’être mise en ligne sur le site deHealth Psychology, revue de la puissante American Psychological  Association. Cette recherche a été menée par des chercheurs américains de l' Université de Rochester. Ils se sont penchés sur les dossiers médicaux de 225 personnes, hommes et femmes, ayant bénéficié entre 1987 et 1990 d’un pontage  coronarien. On sait que cette intervention chirurgicale, aujourd’hui fort banale, est destinée à rétablir une circulation sanguine cardiaque de qualité chez des personnes dont les artères coronaires sont plus ou moins obstruées.
On a systématiquement  demandé (un an, puis quinze ans après l’intervention) à ceux qui étaient mariés l’impact que le pontage avait pu avoir sur leur niveau de satisfaction de leur relation conjugale. Les réponses ont ensuite été statistiquement  corrigées pour éliminer au mieux les différences inhérentes à l’âge, au sexe, au niveau socio-économique, à la consommation de tabac. Après ajustement pour l'âge, le sexe, l'éducation, la dépression, l'usage du tabac et d’autres facteurs de risque cardiovasculaires.
Plusieurs résultats de ce travail ne manquent pas de surprendre. On apprend ainsi que 83% des femmes mariées (et qui plus est « satisfaites » de leur mariage) étaient encore en vie contre 28% des femmes « malheureuses  en ménage » et 27% des femmes célibataires. Chez les hommes, le taux de survie pour les maris « heureux » s’élève également à 83% contre  60% pour les hommes « malheureux en ménage » et 36% pour les célibataires.
Le pontage coronarien était autrefois considéré comme un remède miracle pour les maladies cardiaques. Mais on sait désormais que c’est généralement une solution temporaire, d’où l’intérêt d’examiner les conditions qui favorisent un meilleur taux de survie. Telle est, en substance, la conclusion pratique des deux co-auteurs de l’Université de Rochester: Kathleen King, professeur émérite de l'École des sciences infirmières et Harry Reis, professeur de psychologie. 
Désormais les équipes médicochirurgicales devraient donc accorder autant d’ importance à la satisfaction conjugale qu’au respect des comportements hygiéno-diététiques comme la pratique de l’exercice physique et la réduction du poids impérativement associées à l’arrêt de la consommation de tabac ; autant de conditions essentielles à la survie à long terme du muscle cardiaque.
Nous ne sommes bien évidemment ici qu’au stade des hypothèses. Mais le rêve n’est pas interdit. Pourquoi ne pas imaginer que ce phénomène dépasse de beaucoup le seul cas des personnes ayant bénéficié d’un pontage coronarien ?  Seule, peut-être, la vie en couple offre-t-elle au fil du temps (et –correctif essentiel- lorsqu’elle « satisfait » pleinement les deux membres) les raisons de continuer à prendre soin de soi ; et ainsi de l’autre.

II. Des «transitions conjugales» et de la prise de poids

Les résultats du deuxième travail viennent d’être présentés au 106è congrès annuel de l’American Sociological Association organisé à Las Vegas. Ils concluent que les deux évènements non négligeables que sont, dans l’existence humaine, le mariage et le divorce peuvent agir comme des « déclencheurs de prise de poids » mais ce de manière très différente pour les femmes et pour les hommes ; un phénomène surtout observé passé 30 ans souligne  Zhenchao Qian, professeur de sociologie à l'Université d’Etat de l’Ohio.
Ce n’est certes pas la première fois que l’on suspecte l’impact des liens du mariage ou de leur dénouement sur les variations pondérales. Des études précédentes avaient déjà identifié de très faibles augmentations de poids après le mariage et souvent de légères diminutions de poids après le divorce. Cette étude a cette fois cherché à estimer avec précision les effets des « transitions conjugales » sur la probabilité de gain ou de perte de poids pour différentes catégories de personnes à partir des données recueillis dans le cadre d’un groupe (une « cohorte ») de plus de 10 000 personnes constitué en 1979. La surveillance pondérale via le Body Mass Index (BMI) a été effectuée de 1986 à 2008, et tout particulièrement dans les deux années suivant un mariage ou un divorce.
Les auteurs sont formels : une fois éliminés tous les biais statistiques les prises de poids (de l’ordre de quelques kilogrammes) sont, à partir de trente ans, préférentiellement observées chez les hommes après un divorce et chez les femmes après un mariage. Mais ces mêmes auteurs font aussi preuve de modestie : leurs analyses ne leur permettent pas de comprendre les véritables raisons de cette surcharge et de ces différences entre les deux sexes.
Et c’est à peine si le  Pr Qian ose avancer quelques explications. Peut-être les femmes mariées, absorbées par les tâches domestiques et maternelles, ont-elles moins de temps à consacrer aux exercices physiques. Et peut-être les hommes montrent-ils, en grossissant, à quel point ils souffrent de leur divorce… On aimerait connaître ici le point de vue des femmes, féministes ou pas.

III. Un quart d’heure quotidien de sport = trois ans de vie de plus

C’est une nouvelle pièce à verser à l’épais dossier des bienfaits de l’activité physique. Mais c’est une pièce originale : elle fournit la démonstration que ces bienfaits apparaissent pour une activité que beaucoup de sportifs plus ou moins chevronnés tiendront pour ridiculement réduite : quinze minutes par jour, à peine le temps nécessaire à un début d’échauffement.  Mieux, ce quart d’heure quotidien réduit de 14% le risque de décès et augmente l’espérance de vie de trois ans.
La démonstration nous en est apportée, depuis Taiwan et dans les colonnes de l’hebdomadaire médical britannique The Lancet, par les Drs Dr Chi-Pang Wen et  Jackson Pui Man Wai. Jusqu’à présent il était admis que les bénéfices corporels associés à l’activité physique ne pouvaient être mis en évidence que bien au-delà de deux heures et demie d’exercice par semaine. Les médecins taïwanais ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont étudié les dossiers de 40 000 de leurs concitoyens qui, entre 1996 et 2008, participaient à un programme de surveillance médicale. Et ils ont effectué un classement les rangeant en cinq catégories : ceux dont l’activité physique était nulle, faible, moyenne, élevée et très élevée. Et ils ont croisé ces données avec les chiffres de l’espérance de vie. Les différences apparaissent dès la comparaison entre les deux premiers groupes: les inactifs radicaux (hommes et femmes) vivent moins longtemps que ceux qui consacrent quinze minutes quotidiennes à l’entretien de leur corps.
Reste à comprendre par quelles voies cette activité physique minimale permet de réduire les   conséquences les plus graves des affections cardiovasculaires et cancéreuses. Reste à savoir aussi, compte-tenu des économies collectives qui pourraient ici être réalisées combien de temps il faudra attendre pour que les pouvoirs publics et les autorités sanitaires se saisissent de ces données pour inciter –sinon contraindre- au quart d’heure de sport quotidien et salvateur.
Jean-Yves Nau
Source : www.slate.fr

Le corps a ses raisons que la raison connaît si mal

Nouvelles lumières sur les effets organiques du mariage, du divorce, de la satisfaction conjugale et d’un quart d’heure quotidien d’activité physique.

Un défilé de Point de Mariage Victor Fraile / Reuters
- Un défilé de Point de Mariage Victor Fraile / Reuters -
 La psychanalyse et ses fulgurances nous avaient éclairés; la science médicale et psychologique le confirme. Il faut étendre au corps entier la formidable Pensée de Blaise Pascal, celle (souvenez-vous !) concernant l’abîme qui sépare la raison raisonnante du plus sentimental de nos muscles: la pompe cardiaque.
Trois études dont les résultats viennent d’être rendus publics témoignent ainsi de l’impact que peut avoir, sur l’organisme humain dans son ensemble, des facteurs aussi différents que le mariage, le divorce la satisfaction conjugale voire une activité physique réduite à son strict minimum quotidien. Résumés.

I. Du bonheur conjugal et du pontage coronarien

La première des trois études vient d’être mise en ligne sur le site deHealth Psychology, revue de la puissante American Psychological  Association. Cette recherche a été menée par des chercheurs américains de l' Université de Rochester. Ils se sont penchés sur les dossiers médicaux de 225 personnes, hommes et femmes, ayant bénéficié entre 1987 et 1990 d’un pontage  coronarien. On sait que cette intervention chirurgicale, aujourd’hui fort banale, est destinée à rétablir une circulation sanguine cardiaque de qualité chez des personnes dont les artères coronaires sont plus ou moins obstruées.
On a systématiquement  demandé (un an, puis quinze ans après l’intervention) à ceux qui étaient mariés l’impact que le pontage avait pu avoir sur leur niveau de satisfaction de leur relation conjugale. Les réponses ont ensuite été statistiquement  corrigées pour éliminer au mieux les différences inhérentes à l’âge, au sexe, au niveau socio-économique, à la consommation de tabac. Après ajustement pour l'âge, le sexe, l'éducation, la dépression, l'usage du tabac et d’autres facteurs de risque cardiovasculaires.
Plusieurs résultats de ce travail ne manquent pas de surprendre. On apprend ainsi que 83% des femmes mariées (et qui plus est « satisfaites » de leur mariage) étaient encore en vie contre 28% des femmes « malheureuses  en ménage » et 27% des femmes célibataires. Chez les hommes, le taux de survie pour les maris « heureux » s’élève également à 83% contre  60% pour les hommes « malheureux en ménage » et 36% pour les célibataires.
Le pontage coronarien était autrefois considéré comme un remède miracle pour les maladies cardiaques. Mais on sait désormais que c’est généralement une solution temporaire, d’où l’intérêt d’examiner les conditions qui favorisent un meilleur taux de survie. Telle est, en substance, la conclusion pratique des deux co-auteurs de l’Université de Rochester: Kathleen King, professeur émérite de l'École des sciences infirmières et Harry Reis, professeur de psychologie. 
Désormais les équipes médicochirurgicales devraient donc accorder autant d’ importance à la satisfaction conjugale qu’au respect des comportements hygiéno-diététiques comme la pratique de l’exercice physique et la réduction du poids impérativement associées à l’arrêt de la consommation de tabac ; autant de conditions essentielles à la survie à long terme du muscle cardiaque.
Nous ne sommes bien évidemment ici qu’au stade des hypothèses. Mais le rêve n’est pas interdit. Pourquoi ne pas imaginer que ce phénomène dépasse de beaucoup le seul cas des personnes ayant bénéficié d’un pontage coronarien ?  Seule, peut-être, la vie en couple offre-t-elle au fil du temps (et –correctif essentiel- lorsqu’elle « satisfait » pleinement les deux membres) les raisons de continuer à prendre soin de soi ; et ainsi de l’autre.

II. Des «transitions conjugales» et de la prise de poids

Les résultats du deuxième travail viennent d’être présentés au 106è congrès annuel de l’American Sociological Association organisé à Las Vegas. Ils concluent que les deux évènements non négligeables que sont, dans l’existence humaine, le mariage et le divorce peuvent agir comme des « déclencheurs de prise de poids » mais ce de manière très différente pour les femmes et pour les hommes ; un phénomène surtout observé passé 30 ans souligne  Zhenchao Qian, professeur de sociologie à l'Université d’Etat de l’Ohio.
Ce n’est certes pas la première fois que l’on suspecte l’impact des liens du mariage ou de leur dénouement sur les variations pondérales. Des études précédentes avaient déjà identifié de très faibles augmentations de poids après le mariage et souvent de légères diminutions de poids après le divorce. Cette étude a cette fois cherché à estimer avec précision les effets des « transitions conjugales » sur la probabilité de gain ou de perte de poids pour différentes catégories de personnes à partir des données recueillis dans le cadre d’un groupe (une « cohorte ») de plus de 10 000 personnes constitué en 1979. La surveillance pondérale via le Body Mass Index (BMI) a été effectuée de 1986 à 2008, et tout particulièrement dans les deux années suivant un mariage ou un divorce.
Les auteurs sont formels : une fois éliminés tous les biais statistiques les prises de poids (de l’ordre de quelques kilogrammes) sont, à partir de trente ans, préférentiellement observées chez les hommes après un divorce et chez les femmes après un mariage. Mais ces mêmes auteurs font aussi preuve de modestie : leurs analyses ne leur permettent pas de comprendre les véritables raisons de cette surcharge et de ces différences entre les deux sexes.
Et c’est à peine si le  Pr Qian ose avancer quelques explications. Peut-être les femmes mariées, absorbées par les tâches domestiques et maternelles, ont-elles moins de temps à consacrer aux exercices physiques. Et peut-être les hommes montrent-ils, en grossissant, à quel point ils souffrent de leur divorce… On aimerait connaître ici le point de vue des femmes, féministes ou pas.  

III. Un quart d’heure quotidien de sport = trois ans de vie de plus

C’est une nouvelle pièce à verser à l’épais dossier des bienfaits de l’activité physique. Mais c’est une pièce originale : elle fournit la démonstration que ces bienfaits apparaissent pour une activité que beaucoup de sportifs plus ou moins chevronnés tiendront pour ridiculement réduite : quinze minutes par jour, à peine le temps nécessaire à un début d’échauffement.  Mieux, ce quart d’heure quotidien réduit de 14% le risque de décès et augmente l’espérance de vie de trois ans.
La démonstration nous en est apportée, depuis Taiwan et dans les colonnes de l’hebdomadaire médical britannique The Lancet, par les Drs Dr Chi-Pang Wen et  Jackson Pui Man Wai. Jusqu’à présent il était admis que les bénéfices corporels associés à l’activité physique ne pouvaient être mis en évidence que bien au-delà de deux heures et demie d’exercice par semaine. Les médecins taïwanais ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont étudié les dossiers de 40 000 de leurs concitoyens qui, entre 1996 et 2008, participaient à un programme de surveillance médicale. Et ils ont effectué un classement les rangeant en cinq catégories : ceux dont l’activité physique était nulle, faible, moyenne, élevée et très élevée. Et ils ont croisé ces données avec les chiffres de l’espérance de vie. Les différences apparaissent dès la comparaison entre les deux premiers groupes: les inactifs radicaux (hommes et femmes) vivent moins longtemps que ceux qui consacrent quinze minutes quotidiennes à l’entretien de leur corps.
Reste à comprendre par quelles voies cette activité physique minimale permet de réduire les   conséquences les plus graves des affections cardiovasculaires et cancéreuses. Reste à savoir aussi, compte-tenu des économies collectives qui pourraient ici être réalisées combien de temps il faudra attendre pour que les pouvoirs publics et les autorités sanitaires se saisissent de ces données pour inciter –sinon contraindre- au quart d’heure de sport quotidien et salvateur.
Jean-Yves Nau


Source : www.slate.fr

mardi 8 novembre 2011

Dossier morale : les émotions, fondement du sens moral

Le sens moral repose sur une évaluation émotionnelle et instinctive de nos actes et de ceux d'autrui. Le complexe amygdalien est au cœur de cette évaluation.
Sylvie Berthoz et Julie Grèzes

L'auteur

Sylvie Berthoz, psychologue dans le Service de psychiatrie pour adolescents et jeunes adultes, à l’Institut mutualiste Montsouris, mène ses recherches dans l’Unité u797 CEA-INSERM, Imagerie cérébrale en psychiatrie, dans le Service hospitalier Frédéric Joliot, à Orsay.
Julie Grèzes travaille à l’inserm, dans le Laboratoire de physiologie de la perception et de l’action (LPPA-CNRS) au Collège de France.
L'être humain est animé par la nécessité d'assurer la protection et la cohésion du groupe, ainsi que par la crainte d'être rejeté par ses semblables et écarté du groupe. Selon Darwin, le sens moral, fondé sur ces motivations, serait le produit de la sélection naturelle. Au fil de l'évolution, le cerveau d'Homo sapiens aurait acquis des spécificités expliquant nos dispositions sociales, notamment notre capacité à apprécier les conséquences de nos actes et de ceux des autres, et l'adéquation de nos comportements avec un système de règles et de normes sociales. Est-ce à dire qu'il existe des structures cérébrales qui contrôlent nos comportements de telle sorte que nous respections l'intégrité psychique et physique des autres ? C'est précisément ce qu'explorent des études récentes de neuro-imagerie fonctionnelle, dont l'objectif est de déterminer les mécanismes cérébraux impliqués dans des émotions aussi complexes que la culpabilité, l'embarras ou l'indignation.
Les capacités cognitives d'appréciation et d'adéquation des comportements qui assurent la survie de l'espèce sont des aspects cruciaux de la moralité et font l'objet d'une maturation, c'est-à-dire qu'ils évoluent de l'enfant à l'adolescent, puis à l'adulte. Selon le psychologue suisse Jean Piaget, les aptitudes intellectuelles et le sens moral de l'enfant évoluent de la même façon. Très tôt, avant même l'âge de deux ans, les enfants sont capables de distinguer ce qui est « bien » de ce qui est « mal ».
(...)
Dans le cerveau des enfants, il existe un excès de connexions potentielles entre les zones gérant les émotions. Les connexions inutiles sont progressivement éliminées....peut-être à cause d'un manque de possibilité de communication avec les parents....! A l'age adulte, ceux à qui il manque de ces connexions sont appelés les alexithymiques: incapacité de se représenter et d'exprimer ses émotions, en d'autres termes; ils ont du mal à établir des liens avec autrui, s'isolent en cas de conflit, fondent en larmes facilement ou explosent en colère....

samedi 5 novembre 2011

Comment augmenter votre QI?

Restez à l'école... ou faites des jeux de mémoire.

Un test de QI Steve Snodgrass via Flickr CC License by
Un test de QI Steve Snodgrass via Flickr CC License by -
Selon une étude américaine récente, notre quotient intellectuel peut évoluer pendant l’adolescence. En fait, ces fluctuations sont liées aux changements physiques qui se produisent dans notre structure cérébrale. Voilà plusieurs années que la question est posée: le QI de chacun est-il «fixe»? Et les scientifiques ne s’accordent pas sur la réponse. Existe-t-il un moyen éprouvé d’augmenter notre score de QI?
Oui, mais quant à augmenter l’intelligence réelle, c’est bien plus difficile. Il y a un moyen très simple d’améliorer vos performances aux tests de QI: en faire beaucoup. Les chercheurs appellent cela l’«effet de la pratique», et c’est peu ou prou infaillible. Mais attention, il y a un piège. Les tests de QI visent à mesurer un concept appelé, enpsychométrie, facteur g, ou intelligence générale. Le lien entre les tests de QI et le fameux facteur g a été établi au bout de plusieurs dizaines d’années d’études longitudinales, qui montrent que ceux qui enregistrent de bons scores aux tests de QI ont de meilleures notes à l’école, réussissent mieux aux tests d’admission aux universités (aux Etats-Unis, ndlr) et perçoivent des revenus plus élevés. Seulement, lorsque vous améliorez vos scores aux tests de QI en en faisant à tour de bras, l’effet de la pratique rompt la corrélation qui existe entre le QI et le facteur g. Avec de l’entraînement, vous devenez meilleur(e) au test, pas plus intelligent.

Travaillez plus pour gagner plus (de QI)

La meilleure méthode connue permettant de renforcer son intelligence sous-jacente consiste à bûcher. Pour chaque année scolaire manquée, les adolescents en décrochage scolaire perdent entre 1,5 et 5 points de QI. Les personnes qui occupent des postes stratégiques, requérant des compétences de résolution de problèmes, voient progressivement augmenter leur QI, tandis que le QI de celles et ceux remplissant une fonction non intellectuelle et répétitive faiblit avec le temps. Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables à la dégénérescence mentale et ont tendance à avoir un QI en déclin. Pour diverses raisons, il est difficile d’établir un lien entre ces différences de QI et les changements qui interviennent au niveau du facteur g. En effet, les adolescents n’ayant pas terminé leur scolarité réussissent moins bien dans la vie. Mais il n’est pas certain que ce soit dû à une«intelligence générale en baisse» ou au fait qu’ils n’ont pas de diplôme. Les chercheurs en psychométrie ne savent pas trop comment faire la part des choses entre le succès et les aptitudes.
Alors, comment devenir intelligent plus vite? En 2008, des chercheurs de l’Université du Michigan et de l’Université de Berne ont mené une expérience dans le cadre de laquelle leurs sujets devaient effectuer des tests sous forme de jeu de mémoire. En voici le déroulement: toutes les trois secondes, un écran d’ordinateur affiche un dessin; à chaque fois qu’un nouveau dessin apparaît, le participant, équipé d’un casque, entend une lettre de l’alphabet. La tâche consiste à réagir quand un même dessin ou une même lettre revient, au bout d’un laps d’un temps défini. Au fur et à mesure, les sujets se sont améliorés, et on leur a demandé d’identifier les lettres et dessins répétés à des intervalles de plus en plus éloignés. Les chercheurs ont alors constaté que le score de ces participants à des questionnaires de type test de QI augmentait en même temps que leurs performances au jeu de mémoire proposé dans l’expérience.

Jonglage intellectuel

On ne sait pas très bien pourquoi les jeux de mémoire améliorent les scores aux tests de QI, mais les auteurs de l’étude supposent que ces jeux ont appris aux participants à jongler, dans leur esprit, avec plusieurs idées – une compétence utile pour raisonner face à une question de test de QI.
Certaines interrogations restent toutefois sans réponse. On ne peut pas encore affirmer avec certitude que les compétences acquises dans ce jeu de mémoire sont utiles dans le monde réel; en d’autres termes, qu’elles augmentent le facteur g. On n’est pas sûr non plus que ces compétences soient définitivement acquises. Une étude complémentaire sur des enfants suggère que ceux qui se sont améliorés avec la pratique ont gardé leurs compétences – mais les enfants acquièrent un peu plus facilement que les adultes de nouvelles compétences. Il est par ailleurs important de se rappeler que ce jeu de mémoire ne fait qu’améliorer un aspect de l’intelligence – qui, apparemment, est utile.
Brian Palmer
Traduit par Micha Cziffra
L’Explication remercie Stephen Ceci, de l’Université de Cornell et auteur de On Intelligence … More or Less: A Biological Treatise on Intellectual Development, John D. E. Gabrieli, de l’Institut de technologie du Massachusetts, Robert Sternberg, de l’Oklahoma State University, et Sherry Willis, de l’Université de Washington.


Source : www.slate.fr