Restez à l'école... ou faites des jeux de mémoire.
- Un test de QI Steve Snodgrass via Flickr CC License by -
Selon une étude américaine récente, notre quotient intellectuel peut évoluer pendant l’adolescence. En fait, ces fluctuations sont liées aux changements physiques qui se produisent dans notre structure cérébrale. Voilà plusieurs années que la question est posée: le QI de chacun est-il «fixe»? Et les scientifiques ne s’accordent pas sur la réponse. Existe-t-il un moyen éprouvé d’augmenter notre score de QI?
Oui, mais quant à augmenter l’intelligence réelle, c’est bien plus difficile. Il y a un moyen très simple d’améliorer vos performances aux tests de QI: en faire beaucoup. Les chercheurs appellent cela l’«effet de la pratique», et c’est peu ou prou infaillible. Mais attention, il y a un piège. Les tests de QI visent à mesurer un concept appelé, enpsychométrie, facteur g, ou intelligence générale. Le lien entre les tests de QI et le fameux facteur g a été établi au bout de plusieurs dizaines d’années d’études longitudinales, qui montrent que ceux qui enregistrent de bons scores aux tests de QI ont de meilleures notes à l’école, réussissent mieux aux tests d’admission aux universités (aux Etats-Unis, ndlr) et perçoivent des revenus plus élevés. Seulement, lorsque vous améliorez vos scores aux tests de QI en en faisant à tour de bras, l’effet de la pratique rompt la corrélation qui existe entre le QI et le facteur g. Avec de l’entraînement, vous devenez meilleur(e) au test, pas plus intelligent.
Alors, comment devenir intelligent plus vite? En 2008, des chercheurs de l’Université du Michigan et de l’Université de Berne ont mené une expérience dans le cadre de laquelle leurs sujets devaient effectuer des tests sous forme de jeu de mémoire. En voici le déroulement: toutes les trois secondes, un écran d’ordinateur affiche un dessin; à chaque fois qu’un nouveau dessin apparaît, le participant, équipé d’un casque, entend une lettre de l’alphabet. La tâche consiste à réagir quand un même dessin ou une même lettre revient, au bout d’un laps d’un temps défini. Au fur et à mesure, les sujets se sont améliorés, et on leur a demandé d’identifier les lettres et dessins répétés à des intervalles de plus en plus éloignés. Les chercheurs ont alors constaté que le score de ces participants à des questionnaires de type test de QI augmentait en même temps que leurs performances au jeu de mémoire proposé dans l’expérience.
Certaines interrogations restent toutefois sans réponse. On ne peut pas encore affirmer avec certitude que les compétences acquises dans ce jeu de mémoire sont utiles dans le monde réel; en d’autres termes, qu’elles augmentent le facteur g. On n’est pas sûr non plus que ces compétences soient définitivement acquises. Une étude complémentaire sur des enfants suggère que ceux qui se sont améliorés avec la pratique ont gardé leurs compétences – mais les enfants acquièrent un peu plus facilement que les adultes de nouvelles compétences. Il est par ailleurs important de se rappeler que ce jeu de mémoire ne fait qu’améliorer un aspect de l’intelligence – qui, apparemment, est utile.
Brian Palmer
Traduit par Micha Cziffra
L’Explication remercie Stephen Ceci, de l’Université de Cornell et auteur de On Intelligence … More or Less: A Biological Treatise on Intellectual Development, John D. E. Gabrieli, de l’Institut de technologie du Massachusetts, Robert Sternberg, de l’Oklahoma State University, et Sherry Willis, de l’Université de Washington.
Source : www.slate.fr
Oui, mais quant à augmenter l’intelligence réelle, c’est bien plus difficile. Il y a un moyen très simple d’améliorer vos performances aux tests de QI: en faire beaucoup. Les chercheurs appellent cela l’«effet de la pratique», et c’est peu ou prou infaillible. Mais attention, il y a un piège. Les tests de QI visent à mesurer un concept appelé, enpsychométrie, facteur g, ou intelligence générale. Le lien entre les tests de QI et le fameux facteur g a été établi au bout de plusieurs dizaines d’années d’études longitudinales, qui montrent que ceux qui enregistrent de bons scores aux tests de QI ont de meilleures notes à l’école, réussissent mieux aux tests d’admission aux universités (aux Etats-Unis, ndlr) et perçoivent des revenus plus élevés. Seulement, lorsque vous améliorez vos scores aux tests de QI en en faisant à tour de bras, l’effet de la pratique rompt la corrélation qui existe entre le QI et le facteur g. Avec de l’entraînement, vous devenez meilleur(e) au test, pas plus intelligent.
Travaillez plus pour gagner plus (de QI)
La meilleure méthode connue permettant de renforcer son intelligence sous-jacente consiste à bûcher. Pour chaque année scolaire manquée, les adolescents en décrochage scolaire perdent entre 1,5 et 5 points de QI. Les personnes qui occupent des postes stratégiques, requérant des compétences de résolution de problèmes, voient progressivement augmenter leur QI, tandis que le QI de celles et ceux remplissant une fonction non intellectuelle et répétitive faiblit avec le temps. Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables à la dégénérescence mentale et ont tendance à avoir un QI en déclin. Pour diverses raisons, il est difficile d’établir un lien entre ces différences de QI et les changements qui interviennent au niveau du facteur g. En effet, les adolescents n’ayant pas terminé leur scolarité réussissent moins bien dans la vie. Mais il n’est pas certain que ce soit dû à une«intelligence générale en baisse» ou au fait qu’ils n’ont pas de diplôme. Les chercheurs en psychométrie ne savent pas trop comment faire la part des choses entre le succès et les aptitudes.Alors, comment devenir intelligent plus vite? En 2008, des chercheurs de l’Université du Michigan et de l’Université de Berne ont mené une expérience dans le cadre de laquelle leurs sujets devaient effectuer des tests sous forme de jeu de mémoire. En voici le déroulement: toutes les trois secondes, un écran d’ordinateur affiche un dessin; à chaque fois qu’un nouveau dessin apparaît, le participant, équipé d’un casque, entend une lettre de l’alphabet. La tâche consiste à réagir quand un même dessin ou une même lettre revient, au bout d’un laps d’un temps défini. Au fur et à mesure, les sujets se sont améliorés, et on leur a demandé d’identifier les lettres et dessins répétés à des intervalles de plus en plus éloignés. Les chercheurs ont alors constaté que le score de ces participants à des questionnaires de type test de QI augmentait en même temps que leurs performances au jeu de mémoire proposé dans l’expérience.
Jonglage intellectuel
On ne sait pas très bien pourquoi les jeux de mémoire améliorent les scores aux tests de QI, mais les auteurs de l’étude supposent que ces jeux ont appris aux participants à jongler, dans leur esprit, avec plusieurs idées – une compétence utile pour raisonner face à une question de test de QI.Certaines interrogations restent toutefois sans réponse. On ne peut pas encore affirmer avec certitude que les compétences acquises dans ce jeu de mémoire sont utiles dans le monde réel; en d’autres termes, qu’elles augmentent le facteur g. On n’est pas sûr non plus que ces compétences soient définitivement acquises. Une étude complémentaire sur des enfants suggère que ceux qui se sont améliorés avec la pratique ont gardé leurs compétences – mais les enfants acquièrent un peu plus facilement que les adultes de nouvelles compétences. Il est par ailleurs important de se rappeler que ce jeu de mémoire ne fait qu’améliorer un aspect de l’intelligence – qui, apparemment, est utile.
Brian Palmer
Traduit par Micha Cziffra
L’Explication remercie Stephen Ceci, de l’Université de Cornell et auteur de On Intelligence … More or Less: A Biological Treatise on Intellectual Development, John D. E. Gabrieli, de l’Institut de technologie du Massachusetts, Robert Sternberg, de l’Oklahoma State University, et Sherry Willis, de l’Université de Washington.
Source : www.slate.fr