Plusieurs millions de Français estiment être malades alors que ce n’est pas le cas et prennent peur au moindre rhume. Nos conseils pour survivre à l’hypocondrie.
« Ma maladie, ma chère maladie, que serais-je sans toi? » Cette réplique du « Malade imaginaire » de Molière, vous auriez pu l’inventer? Le diagnostic semble clair. Comme plusieurs millions de Français, vous souffrez d’hypocondrie. « Un rhume? C’est sûrement une pneumonie qui s’annonce. Un mal de tête? Les prémices d’une méningite. Un trou de mémoire? Un Alzheimer précoce… » résume Christophe Ruaults, auteur de « Confession d’un hypocondriaque »*, autobiographie à peine romancée qui vient de paraître. « J’ai voulu rire de mon hypocondrie pour mieux la soigner », précise l’auteur. Il nous propose quelques pistes pour mieux vivre avec sa maladie imaginaire… et pourquoi pas en guérir.
« Ma maladie, ma chère maladie, que serais-je sans toi? » Cette réplique du « Malade imaginaire » de Molière, vous auriez pu l’inventer? Le diagnostic semble clair. Comme plusieurs millions de Français, vous souffrez d’hypocondrie. « Un rhume? C’est sûrement une pneumonie qui s’annonce. Un mal de tête? Les prémices d’une méningite. Un trou de mémoire? Un Alzheimer précoce… » résume Christophe Ruaults, auteur de « Confession d’un hypocondriaque »*, autobiographie à peine romancée qui vient de paraître. « J’ai voulu rire de mon hypocondrie pour mieux la soigner », précise l’auteur. Il nous propose quelques pistes pour mieux vivre avec sa maladie imaginaire… et pourquoi pas en guérir.
Eteignez la télé!
« En quelques années, les sujets consacrés à la santé dans les journaux télévisés ou dans les émissions spécialisées sont passés du 12e au 4e rang en termes de fréquence. Il y a eu 1400 reportages consacrés à la vache folle, 700 au virus H1N1 », recense Christophe Ruaults. « Pour un hypocondriaque, cela ne cesse de nourrir ce qui constitue le bon vieux terreau de sa maladie, son hyperanxiété. »
Internet n’a pas son diplôme de médecine
Consulter des sites pour trouver une définition, piocher des avis ou consulter une encyclopédie médicale en ligne reste une démarche raisonnable. Mais quand on est hypocondriaque, « il faut fuir le Web ! » conseille Christophe Ruaults. « Tant que l’on n’a pas trouvé la confirmation que l’on a de vraies raisons de s’inquiéter, on continue de surfer et on finit toujours pas trouver! »
Faites donc confiance à votre médecin
« On devrait se faire interdire de médecin comme certains se font interdire de casino », lâche le héros du roman de Christophe Ruaults. Le sport favori de l’hypocondriaque est le nomadisme médical, sa passion, les cabinets de spécialistes, son obsession, les examens médicaux complémentaires. « La maladie devient une aventure qui donne l’impression d’exister », analyse Bernard Brusset, membre de la Société psychanalytique de Paris et professeur de psychologie clinique à l’université Paris V**. Pour mieux se porter, il faut donc s’astreindre à faire confiance à son médecin…
Mettre des mots à la place des maux
Inutile de se moquer d’un véritable hypocondriaque : il ne fait pas du cinéma lorsqu’il est persuadé d’avoir un cancer du genou, mais il exprime en revanche une vraie souffrance. Il met des « maux » sur son corps parce qu’il ne sait peut-être pas mettre des mots sur son mal-être, plus profond. « L’hypocondrie est une pathologie narcissique, poursuit le professeur Brusset, qui parfois se produit sur fond de très forte angoisse. Le risque est le repli sur soi. » Le spécialiste a déjà mis sur pied des thérapies spécifiques pour les hypocondriaques, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
S’ouvrir aux autres, ça fait du bien
L’hypocondrie peut atteindre des formes très graves, qui tiennent de la psychose et du délire. Mais la plupart du temps, elle peut se réduire, voire se soigner, par une psychothérapie ou la prise de médicaments lorsqu’elle exprime une anxiété très forte ou une dépression. Néanmoins, les spécialistes affirment que la meilleure façon d’avoir moins mal à soi, c’est de tenter de faire du bien aux autres…
* « Confession d’un hypocondriaque », Editions Michalon, sortie le 6 juin 2013
** Auteur d’ « Au-delà de la névrose », Editions Dunod.
« Ma maladie, ma chère maladie, que serais-je sans toi? » Cette réplique du « Malade imaginaire » de Molière, vous auriez pu l’inventer? Le diagnostic semble clair. Comme plusieurs millions de Français, vous souffrez d’hypocondrie. « Un rhume? C’est sûrement une pneumonie qui s’annonce. Un mal de tête? Les prémices d’une méningite. Un trou de mémoire? Un Alzheimer précoce… » résume Christophe Ruaults, auteur de « Confession d’un hypocondriaque »*, autobiographie à peine romancée qui vient de paraître. « J’ai voulu rire de mon hypocondrie pour mieux la soigner », précise l’auteur. Il nous propose quelques pistes pour mieux vivre avec sa maladie imaginaire… et pourquoi pas en guérir.
Eteignez la télé!
« En quelques années, les sujets consacrés à la santé dans les journaux télévisés ou dans les émissions spécialisées sont passés du 12e au 4e rang en termes de fréquence. Il y a eu 1400 reportages consacrés à la vache folle, 700 au virus H1N1 », recense Christophe Ruaults. « Pour un hypocondriaque, cela ne cesse de nourrir ce qui constitue le bon vieux terreau de sa maladie, son hyperanxiété. »
Internet n’a pas son diplôme de médecine
Consulter des sites pour trouver une définition, piocher des avis ou consulter une encyclopédie médicale en ligne reste une démarche raisonnable. Mais quand on est hypocondriaque, « il faut fuir le Web ! » conseille Christophe Ruaults. « Tant que l’on n’a pas trouvé la confirmation que l’on a de vraies raisons de s’inquiéter, on continue de surfer et on finit toujours pas trouver! »
Faites donc confiance à votre médecin
« On devrait se faire interdire de médecin comme certains se font interdire de casino », lâche le héros du roman de Christophe Ruaults. Le sport favori de l’hypocondriaque est le nomadisme médical, sa passion, les cabinets de spécialistes, son obsession, les examens médicaux complémentaires. « La maladie devient une aventure qui donne l’impression d’exister », analyse Bernard Brusset, membre de la Société psychanalytique de Paris et professeur de psychologie clinique à l’université Paris V**. Pour mieux se porter, il faut donc s’astreindre à faire confiance à son médecin…
Mettre des mots à la place des maux
Inutile de se moquer d’un véritable hypocondriaque : il ne fait pas du cinéma lorsqu’il est persuadé d’avoir un cancer du genou, mais il exprime en revanche une vraie souffrance. Il met des « maux » sur son corps parce qu’il ne sait peut-être pas mettre des mots sur son mal-être, plus profond. « L’hypocondrie est une pathologie narcissique, poursuit le professeur Brusset, qui parfois se produit sur fond de très forte angoisse. Le risque est le repli sur soi. » Le spécialiste a déjà mis sur pied des thérapies spécifiques pour les hypocondriaques, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
S’ouvrir aux autres, ça fait du bien
L’hypocondrie peut atteindre des formes très graves, qui tiennent de la psychose et du délire. Mais la plupart du temps, elle peut se réduire, voire se soigner, par une psychothérapie ou la prise de médicaments lorsqu’elle exprime une anxiété très forte ou une dépression. Néanmoins, les spécialistes affirment que la meilleure façon d’avoir moins mal à soi, c’est de tenter de faire du bien aux autres…
* « Confession d’un hypocondriaque », Editions Michalon, sortie le 6 juin 2013
** Auteur d’ « Au-delà de la névrose », Editions Dunod.